Découvrez la façon dont les Belges s’informent online et offline, grâce à l’étude 2024 du Reuters Institute for the Study of Journalism (University of Oxford).
Journaliste ? Pro des médias ou de l’édition ? PR ? Spécialiste du marketing ou de la communication ?Curieuse neus ? Connaissez-vous l’étude annuelle passionnante du Reuters Institute for the Study of Journalism (University of Oxford) ?
Si vous n’ en avez pas encore lu l’édition 2024 (168 pages), basée entre autres sur un échantillon de 2.050 Belges, parmi plus de 95.000 personnes établies dans 47 pays, voici les 10 conclusions que j’en tire pour la Belgique lorsque je la compare avec l’édition 2023…
1. Toutes les sources d’infos sont en baisse
Par rapport à l’an dernier, toutes les sources d’informations, offline et online, sont en baisse.
Le plus important recul, proportionnellement en tout cas, est enregistré par le print (-20%, ou -5 points de pourcentage), suivi par la télévision (-11%, soit – 6pp).
En 2023, c’était déjà le print qui avait enregistré la plus forte baisse (-6 pp).
Tous pays confondus, les réseaux sociaux, bien qu’en léger recul, reste le canal d’accès privilégié aux news en ligne, devant les moteurs de recherche et le trafic direct.
2. Le smartphone gagne encore du terrain
Alors que l’ordinateur recule (et que la tablette stagne), le smartphone est plus que jamais le terminal le plus utilisé par les Belges pour accéder à l’information. Quelque 72% des sondé.e.s l’utilisent, contre 61% pour les ordis et 25% pour les tablettes.
Pour rappel, alors que certains éditeurs de presse ne sont toujours pas 100% « mobile first », la bascule s’est produite en 2019, il y a déjà 5 ans.
3. Le volume d’abonnements payants est stable
Les Belges ne sont ni plus ni moins nombreux/ses à payer pour accéder à de l’info en ligne par rapport à 2023. Le chiffre s’élève à 14% côté francophone et 15% côté néerlandophone, portant la moyenne belge à 15% (contre 18% en 2021…).
Parmi les 15% des Belges qui paient pour accéder à l’info en ligne (vs 17% sur 20 pays étudiés sur ce critère), la moyenne est d’un seul abonnement, à un titre « local » (11%) plutôt qu’à un média étranger (9%).
Dans 29% des cas, ces abonné.e.s paient moins que le prix affiché.
4. Une question de prix ?
Parmi les Belges qui ne paient pas pour s’informer, 61% refuseraient tout net de le faire. Mais un total de 35% accepteraient de payer, dont 7% jusqu’à 10 EUR par mois.
5. La confiance dans les médias est toujours en berne
La confiance moyenne des Belges dans les médias s’est également stabilisée ces derniers mois, à 44% (contre 40% en moyenne dans le monde). Elle est toujours pointée à 51% côté flamand. Mais déjà très très faible, elle a encore perdu un point côté francophone, à 35%.
Sur 10 ans, ces scores de confiance n’ont jamais été plus faibles.
Mais il ne s’agit pas d’une spécificité belge : sur les 47 marchés sondés par le Reuters Institute, la Belgique se classe en 14ème position.
Et voici le « trust score » des principales marques de médias…
6. Toujours moins de news via Facebook
À part TikTok, qui se maintient à 7%, les principaux réseaux sociaux utilisés par les Belges pour s’informer sont tous en recul. En lâchant encore 6 points, Facebook, dont l’algorithme pénalise toujours davantage les (liens externes des) médias, a réduit son avance sur YouTube (Alphabet), et ses autres navires amiraux, Whatsapp, Instagram et Messenger.
Quant à X (ex-Twitter), longtemps considéré comme LE réseau de l’info en temps réel, il n’est même pas dans le Top 6…
Dans l’ensemble des pays sondés, l’invisibilisation progressive des news par Facebook est très marquée, alors que les plateformes vidéo comme YouTube, Instagram (Reels) et TikTok sont toujours en hausse.
L’âge est un facteur très discriminant dans les usages. Ainsi, au niveau mondial toujours, les 18-24 ans consultent davantage Insta, TikTok et X que les 55 ans et plus, davantage tournés vers les sites d’infos et Facebook.
Ceci dit, sur les réseaux sociaux, ce ne sont pas toujours les médias/journalistes qui sont les plus plébiscités pour accéder à l’info…
7. RTL devant, online et offline
En ligne, c’est toujours le site infos de RTL Belgium qui est le plus plébiscité par les sondé.e.s. Mais il a clairement perdu des plumes, passant de 34 à 29% en usage hebdomadaire déclaré.
Sur le podium, le site actus de RTBf (24%) a redoublé celui du Le Soir (23%), alors qu’ils étaient au coude-à-coude en 2023 à 25%.
En déclaratif toujours, on notera les chutes du site de La DH (-11 pp !), de MSN News (-5 pp), de L’Avenir (-3 pp) et de La Libre (-2 pp), alors que ln24.be fait son apparition dans ce classement (7 pp).
Hors ligne, TV, radio et print confondus, RTL est là aussi en tête… si on additionne RTL, Bel RTL et Radio Contact (67% au total), devant le groupe RTBF (59%), composé de La Une, Vivacité, La Première et Tipik.
8. HLN loin devant en ligne
En Flandre, le service public (VRT) domine davantage hors ligne (60%).
En revanche, en ligne, toujours au Nord du pays, c’est le Laatste Nieuws qui se classe (loin) devant toutes les autres marques médias. La VRT et le Nieuwsblad complètent le tableau
9. La moitié des Belges s’informent via des vidéos
Par rapport aux autres pays étudiés par le Reuters Institute, la Belgique se situe clairement parmi les pays où l’on s’informe le moins en ligne par le biais de courtes vidéos (50% des sondés, contre 66% en moyenne au niveau mondial).
10. La consommation de podcasts ne progresse toujours pas
Enfin, la consommation de podcasts n’explose toujours pas en Belgique. 27% des Belges, un peu plus côté francophone, un peu moins côté néerlandophones, affirment en écouter/regarder au moins une fois par mois, liés à l’info ou pas. Replay des émissions linéaires compris.
Dans l’ensemble de l’étude, les hommes, les personnes les plus jeunes, les plus éduquées et celles qui ont les plus importants pouvoirs d’achat sont clairement sur-représentés parmi les aficionados des podcasts.