LinkedIn va (enfin !) nous demander l'autorisation de nous profiler à des fins de personnalisation publicitaire. Le réseau social professionnel y a été condamné.
D’ici au 22 janvier 2025, la filiale de Microsoft sollicitera l’accord de ses 51,9 millions de membres européen.ne.s pour récolter ou déduire leur tranche d’âge, leur sexe, leur localisation, leurs centres d’intérêt et leurs caractéristiques…
Et LinkedIn nous demandera de consentir à l’utilisation de certaines données issues d’annonceurs et d’éditeurs, « notamment les publicités affichées en dehors de LinkedIn, le ciblage basé sur les données des annonceurs et les mesures de l’efficacité des publicités ».
En revanche, la plateforme continuera à utiliser nos données de profil des fins de personnalisation des publicités sans consentement explicite. Au nom de « l’intérêt légitime », une notion juridique complexe (vous avez dit "floue" ?) qui fait le bonheur des avocats spécialisés en droit européen.
LinkedIn condamné
En réalité, le réseau social professionnel, qui explique que « l’intérêt légitime comprend des intérêts commerciaux, l’intérêt de nos membres ou des avantages sociétaux globaux », n’a absolument pas le choix.
L’IDPC a estimé que les justifications de LinkedIn étaient inadéquates et que la transparence et l’équité dans l’information des utilisateurs sur la façon dont leurs informations étaient utilisées étaient insuffisantes.
Et la Commission irlandaise, d’habitude très clémente avec les géants de la tech qui établissent leur siège européen en Irlande pour des raisons fiscales, avait contraint LinkedIn à mettre ses activités européennes en conformité avec le GDPR dans un délai de trois mois.
RGPD : 6,5 ans plus tard...
On y est : LinkedIn, qui n’en est pas à sa première condamnation pour violation de la protection des données personnelles, va donc réclamer notre consentement et mettre à jour son avis de confidentialité régional pour l’Europe », plus de 6,5 ans après le dépôt de la plainte de l’association française à but non lucratif de défense des droits numériques « La Quadrature Du Net ».
Pourvu que les autres règlements européens destinés à encadrer nos usages numériques, dont l’imminent « IA Act », permettent d’accélérer les mises en conformité les plus élémentaires…
P.S.: Allez-vous accepter que LinkedIn se serve de vos données personnelles pour personnaliser davantage les publicités qui vous ciblent ?